La beauté du sport par le photographe François Rousseau

Le réalisateur François Rousseau présente un étonnant court métrage Leica SL dédié aux sports

 

On dit que la pratique entraine la perfection mais arriver au sommet de compétences dans un domaine choisi peut être un processus ardu de dévouement et de discipline. Tous les quatre ans, le monde témoigne des Jeux Olympiques. L'union des meilleurs athlètes dans une seule ville, en compétition pour atteindre de nouveaux objectifs, de nouveaux records et une reconnaissance mondiale.

Dans chaque discipline, chaque athlète porte le fardeau du temps, puisque selon le sport pratiqué, on n'est efficace que pendant quelques années. De manière générale, chaque athlète vous dira que pratiquer un sport chaque jour et se réveiller pour le faire encore et encore est l'une des choses les plus satisfaisantes qu'on puisse expérimenter. C'est une vraie beauté, où la forme naturelle et la force du corps sont challengées par la difficulté et la ténacité d'un sport, pour faire ressortir le meilleur des hommes et des femmes.

François Rousseau partage son court métrage "La beauté du sport" où il présente des images pointues et des séquences de plusieurs athlètes dans leur domaine.

Ce film a été tourné en liaison avec L'Équipe et tourné avec le Leica SL polyvalent avec les objectifs CW Sonderoptic.

 

Veuillez décrire le projet pour lequel vous avez été mandaté. Qui était le client? Quels étaient les objectifs?

Il y a quatre ans, l'Institut Français du Sport (INSEP) m'a commandé un livre (NAISSANCE DES CHAMPIONS) et un film (LE TEMPS DES ATHLETES) sur les athlètes français s'entraînant pour les Jeux Olympiques de Londres 2012. Le livre a été publié mais le film resté confidentiel. Dans le même temps, un producteur, Arnaud Lemaire, a vu une bande-annonce de ce projet. Il a gardé mon travail en tête pendant 4 ans et a présenté le projet à Chanel pour le parfum ALLURE HOMME SPORT COLOGNE. L'objectif était de produire 12 courts métrages sponsorisés par ALLURE HOMME SPORT pour la plateforme numérique du journal L'Équipe.

Deux événements majeurs sont survenus à l'été 2016: les jeux Euro et Olympiques. C'était un moment de visibilité.

 

Quelle a été votre approche créative lorsque vous avez été chargé de documenter tous les athlètes, qui pratiquent des sports différents et sont donc soumis à des circonstances différentes?

Mon plus gros souci était de travailler avec la lumière disponible ! Je savais que ce travail signifiait être immergé dans leur environnement. Etre Discret pour être le plus proche possible des athlètes et de leurs gestes. Pour capturer leur concentration, leur souffrance sans qu'ils me voient. Dans le même temps, mon défi était d'isoler les athlètes dans une lumière plus cinématographique.

 

Le film a un rendu incroyable en termes de couleur, d'optique et de techniques cinématiques. Pouvez-vous décrire le processus de tournage de cette vidéo en ce qui concerne l'équipement utilisé, les caméras, les objectifs, l'éclairage et le traitement post-production ?

Le tournage était très dynamique et énergique ! J'étais censé être prêt pour toutes les situations. Le Leica SL était vraiment parfait pour cela : compact, pratique et d'une qualité d'image incroyable. J'ai enregistré les fichiers sur Atomos SHOGUN. J'ai aussi utilisé plusieurs objectifs Leica. J'ai surtout utilisé quatre objectifs Summilux-C (30mm, 40mm, 50mm et 100mm) et M (Noctilux 0.95 et Summilux 21mm.). Le premier test 4K avec ces objectifs a été tout à fait impressionnant ! J'ai travaillé avec des éclairages LED de nouvelle génération : ALADIN, FILEX Q1000. Nous avons fait un processus de post-production régulier comme si nous avions des fichiers Raw. Nous avons eu de nombreuses possibilités pour l'étalonnage des couleurs avec .MOV d'ATOMOS. Un Leica SL a été utilisé sur l'épaule et le second a été soutenu par un stabilisateur RONIN ou DRONE.

 

Comment percevez-vous la performance du Leica SL pour ce type de projet ? Par exemple, la précision de son autofocus ?

La précision de l'autofocus était parfait quand je filmais une action comme pour les plongeurs ou les coureurs. Avec le Leica SL, je peux produire des films en toute simplicité, sans être gêné par des accessoires inutiles. Il est très facile de contrôler la balance des blancs lors de la prise de vue en couleur. Il est également très facile de contrôler la température de couleur. J'adore le profil N&B généré par le SL. La majeure partie du N&B dans ce projet fut produite directement à partir du SL !

 

Il y a plusieurs plans qui semblent être faits avec l'aide d'un drone, comment cela a-t-il été réalisé ?

Nous utilisons le SL avec un Summilux 21mm sur drone. C'était merveilleux de voir les premières images, si vives ! Bien sûr, il est beau d'être élevé à un autre point de vue, mais mon défi avec le drone était de créer un mouvement irréel, comme la séquence du lac. C'était la fin de l'hiver et très tôt le matin. Nous avons eu la chance de filmer ces athlètes avec un merveilleux brouillard au lever du soleil. Magique!

 

La musique du film met en valeur la persévérance et l'esprit sportif extrême. Il offre même une tension et une libération à des moments spécifiques du film ; était-ce voulu et comment a-t-il été conçu ?

Nous avons commandé un score original. AUFGANG est un groupe de musiciens électro-acoustiques basé en France. Ce sont d'incroyables musiciens de studio, mais surtout, ils sont incroyables sur scène lors de performances live. Ils ont compris rapidement l'énergie et le rythme que nous attendions. Ils ont composé les 12 mouvements avec mes demandes et les 12 mots sélectionnés illustrés dans chaque film : Velocity, Rhythm, Precision, Vision, Harmony... mais sans images ! Cela signifie qu'ils ont composé avant l'édition. André Atangana, mon partenaire dans mon studio parisien a réalisé de superbes montages et direction artistique en moins de 35 heures !

 

Clairement, pour réaliser ce type de contenu, il y a beaucoup à faire en termes de préproduction, de planification, etc. Pour les jeunes cinéastes, quelles 3 choses leur suggérez-vous?

1. Connaissez votre sujet ! J'ai commencé à photographier des athlètes et le sport il y a 20 ans, j'ai fait beaucoup de projets avant l'INSEP. Je savais quoi chercher. Mon appareil photo savait quoi capturer.

2. Vous devez travailler avec un directeur de production très bien organisé ! La planification était difficile. Il y a 100 athlètes et entraîneurs dans mon film. Nous avons filmé dans de nombreux endroits, donc une organisation sérieuse est absolument nécessaire !

3. N'abandonnez jamais.

 

Y a-t-il des plans spécifiques pour la distribution de ce film? Sera-t-il utilisé pour d'autres médias ou buts ?

Il s'agissait d'abord d'un projet numérique mais lorsque Chanel a vu les 12 films, ils ont décidé de faire un spectacle "LA BEAUTE DU SPORT" l'été aussi à la télé L'EQUIPE 21 ! Il y a d'autres projets mais il est un peu tôt pour en parler.

 

Enfin, y a-t-il autre chose que vous aimeriez partager avec nos lecteurs à propos du film lui-même ou de votre travail personnel?

La réalisation de ce projet m'a pris une année. C'est un premier pas dans le cinéma qui conserve néanmoins ma liberté de photographe. Je suis prêt pour de nouveaux projets, encore plus complexes!  

 

Merci François !

 

Pour en savoir plus sur François, rendez-vous sur son site officiel et suivez-le sur Instagram.