Yves Vincent Davroux

Publié le 28. mars 2018

Dans le cadre de sa masterclass et de son exposition "L’imaginaire du réel" au Leica Store Lille), Yves-Vincent DAVROUX, le photographe en dévoile plus sur son rapport à la photographie et sa passion pour Leica...


 

C’est qui, ou plutôt c’est quoi, Yves-Vincent DAVROUX ?

C’est un laboratoire de recherche, c’est provoquer des expériences entre une projection d’idée et un appareil photo, c’est une réflexion sur la mise à distance du réel, une quête de perceptions, de confusions, de sensations, traversée par la matière, les couleurs et par la lumière bien sûr… je ne cherche pas à témoigner, à montrer, à représenter la réalité, la vie, la douleur humaine… je cherche plutôt à créer des abstractions, des imaginaires et utiliser la photographie comme un vecteur de création amplifié.

Roland Barthes disait « La photo me touche si je la retire de son bla-bla ordinaire : "technique", "réalité", "reportage", "art", etc…, ne rien dire, fermer les yeux, laisser le détail remonter à la conscience affective » *

*La chambre claire : note sur la photographie » Gallimard/Seuil, coll. Cahiers du Cinéma, 1980

 

 

Peux-tu nous parler un peu plus de ton rapport à l’image ? En quoi ta photographie est-elle constitutive de ton rapport au monde ?

Mon rapport à l’image est le parti-pris de la subjectivité, s’extraire ou extraire du monde réel des « fenêtres visuelles » comme disait André Breton, j’aime bien son idée d’écriture automatique, et de pouvoir imaginer la transposer à la photographie. La photographie est toujours une rencontre avec le hasard, quel que soit le procédé, le matériel ou le sujet, je préfère défendre cette notion de faille, de fêlure, qui nous ramène à nos sens, plutôt que de poursuivre une objectivité technique, rationnelle qui laisse peu de place au mystère, à l’imaginaire

 

Pourquoi avoir fait le choix du Leica ?

J’ai fait d’autres tentatives, avec d’autres marques, les résultats étaient corrects mais pas suffisants à mes yeux, avec LEICA il y a toujours ce côté « embrasement » de la lumière, des couleurs, du grain, la continuité progressive dans les dégradés… et puis le principe télémétrique du M m’aide beaucoup à créer.

 

Comment appréhendes-tu le travail que tu réalises pour Leica Apologie ?

C’est un avant-tout une histoire de rencontres, avec le trio d’Apologie d’abord, un projet qui m’a plu (le fait de proposer gratuitement un magazine sur la photographie contemporaine), des gars indépendants, qui pensent en indépendant et en défricheur, j’aime bien. Et avec l’équipe du LEICA Store de Lille ensuite, avec le prêt de boitiers, d’objectifs, pour tester, enrichir mes recherches, me conseiller astucieusement, un must dans mon approche qui repose sur beaucoup de tâtonnements et d’échecs. Le fait d’être présent ponctuellement pour LEICA dans ce magazine est un défi (Le fait de répondre à une thématique), et une belle marque de confiance, d’audace et de soutien créatif.

 

 

Quels sont les projets pour la suite ?

Toujours la poursuite de recherches personnelles, proposer également des ateliers, ouverts à tous, autour de la photographie expérimentale, et aussi continuer à construire de belles rencontres artistiques, pour le public, mêlant musique contemporaine, électroacoustique, acousmatique et projection photographique, en accord avec des talents artistiques comme Lola MALIQUE, Shao-Wei CHOU (Ensemble 20° dans le noir), ou Livia GIOVANINETTI et Armando BALICE (Alcôme).

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